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Près d'1 trailer sur 2 serait dopé ? Des contrôles anti-dopage révèlent l'usage généralisé d'anti-inflammatoires - Denis Lapalus, alias El Tocardo - Récits de courses à pied

Trailer, encore plus dopés que les cyclistes ? © stock.adobe.com

Près d’1 trailer sur 2 serait dopé ? Des contrôles anti-dopage révèlent l’usage généralisé d’anti-inflammatoires

Mais quel monde de fous ! Les sportifs amateurs largement plus dopés que les pros ?

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Davantage d’athlètes dopés sur trails que sur route ?

Existerait-il autant de dopés sur les trails que sur route ? Difficile à croire, le chrono n’est pas un objectif en trail, et pourtant, loin de cette notion d’esprit trail, les contrôles anti-dopage effectués montrent que la proportion de dopés en trail dépasserait les 50%.

Alors évidemment, on ne parle pas de dopage lourd, illégal, du vrai dopage illégal (EPO et Cie, ou que sais-je encore), ou à grand coup de molécules interdites. Il ne s’agit pas non plus du dopage léger, comme d’écouter de la musique sur les trails ou sur les routes, ni du dopage mécanique (chaussures à lame carbone ou autre), mais bien du dopage qui permet d’améliorer ses performances, tout en pouvant nuire à sa santé. Le but du jeu est de préserver la santé des athlètes, pas de fliquer pour interdire toute évolution et courir avec des sandalettes en cuir comme au Moyen-âge.

Tocardo, lame carbone et musique dans les oreilles !

Personnellement, j’ai couru avec de la musique dans les oreilles, et des pompes en lame carbone, lors du marathon de Chicago, et franchement, je n’ai pas vu de différences notoires, en tous les cas, pas dans le chrono :) Je fais même mieux avec des pompes gel que lames carbone, n’étant pas à l’aise avec ces mini-échasses, et ce bruit de chaque pas sur le bitume. De même, j’ai bu un café au petit déj, mais bon, la caféine a été retiré des produits dopants.

Prendre des anti-inflammatoires, c’est du dopage !

Lors du grand Raid de la Réunion, il arrive certaines années qu’un athlète perde un rein, suite à la prise d’anti-inflammatoire durant l’épreuve. C’est juste de l’inconscience pure. Prendre un anti-inflammatoire durant une course, c’est mettre la misère à ses reins, car la déshydratation durant ce type d’épreuve est inévitable, et les reins ne pourront plus filtrer correctement toutes les toxines, et seront intoxiqués. L’amputation du rein devient alors nécessaire.

1 trailer sur 2 est dopé

Surprise, surprise... En Espagne, le 2 mars 2024, lors de la sixième étape du Tournoi Interclubs Vinalopó, une compétition destinée aux amateurs, l’annonce d’un contrôle antidopage à l’arrivée a fait des ravages au sein du peloton. Sur les 182 coureurs en lice, 130 ont abandonné en cours d’étape. La crainte du contrôle anti-dopage. Cela en dit long.

Certains pensent encore que seul le vélo serait un repère de dopés. Lors du contrôle anti-dopage effectué lors de la dernière édition du Grand Trail des Templiers 2024, 50% des élites ont été testées positivement à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS).

Des contrôles annoncés en amont

Promoteur d’un sport propre, le Festival des Templiers a modifié son règlement cette année à l’occasion de sa 30e édition afin de lutter contre le manque de transparence de certains athlètes et contre le dopage légale (« legal doping » en anglais) qui consiste à consommer des substances et des médicaments susceptibles d’améliorer les performances, même si ces produits ne sont pas interdits par l’Agence mondiale anti-dopage.

Concrètement, lors de cette édition 2024, à la demande des organisateurs, il y a eu des contrôles réalisés par l’Agence française de lutte contre le dopage d’un côté, et de l’autre des contrôles menés par l’association « Athlète For Transparency » lancé en 2006 par le chercheur spécialisé dans la lutte anti-dopage Pierre Sallet. Son programme vise à détecter non seulement la présence de produits dopants, mais également d’autres produits légalement autorisés, comme certains anti-inflammatoires ou certains corticoïdes, mais qui sont susceptibles de nuire à la santé des athlètes et de favoriser leur performance.

La co-fondatrice des Templiers Odile Baudrier a détaillé au micro de La Bande à D+ ce dispositif, réalisé en marge des contrôles anti-dopage traditionnels, qui implique, s’il est appliqué à la lettre, de sanctionner d’une pénalité de temps pouvant aller jusqu’à une heure les coureurs qui seraient contrôlés positifs à certaines substances alors qu’ils ne les auraient pas préalablement déclarées dans le formulaire prévu à cet effet avant la course.

Avec l’association Athlètes For Transparency et ce nouveau point de règlement, l’organisation des Templiers vise une prise de conscience dans un contexte de développement économique du trail qui va de pair avec la professionnalisation de certains athlètes, aux prises avec une pression financière liée à leurs résultats.

Au-delà de son rôle dans l’organisation des Templiers avec Gilles Bertrand, Odile Baudrier est depuis longtemps engagée en tant que journaliste sur les sujets du dopage. Elle gère notamment le site d’informations et d’enquêtes Spe15, consacré au dopage dans les sports d’endurance.

Résultats

Les tests réalisés par l’association anti-dopage Athletes for Transparency à l’issue du Grand Trail des Templiers 2024 dans le cadre du nouveau « Programme de santé » — en marge des prélèvements officiels de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) — ont révélé que 50 % des participants contrôlés après avoir passé la ligne d’arrivée avaient consommé de l’ibuprofène (Advil, Motrin…), un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), les jours précédant la course, ont fait savoir Les Templiers ce jeudi 14 novembre.

Le nouveau point de règlement des Templiers (article 6) prévoit des sanctions jusqu’à une heure de pénalité ou une disqualification à l’encontre d’un•e athlète confondu•e qui n’aurait pas préalablement informé l’organisation de sa prise de médicaments, mais les organisateurs ont pris la décision de ne pas les appliquer cette année « compte tenu de la première mise en place de la politique de santé sur l’édition 2024 et de l’utilisation de l’AINS en dehors de la compétition ».

Les AINS comme l’ibuprofène ne figurent pas sur la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage, mais leur utilisation sans prescription durant un entraînement ou une compétition peut être considérée comme une conduite dopante et elle est risquée pour la santé à l’effort.

Invoquant le respect de la vie privée, l’organisation n’a pas divulgué le nom des athlètes contrôlés positifs à l’ibuprofène. En revanche, elle a rendu publique les données statistiques des prélèvements de l’association Athletes for Transparency, précisant notamment que sur les 10 athlètes élites contrôlés après la course, la moitié étaient positifs aux AINS.

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