
Tocardo dans son sas de départ, tout seul... Forcément en avance de 2 heures !
Étape du Tour de France 2024, Nice -> Col de la Couillole
Une étape du Tour de France épuisante, surtout lorsque l’on n’est pas véritablement entraîné. Rien d’infaisable, mais quand même...
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Braus, Turini, Colmiane, Couillole... Les 4 amis sont de nouveaux réunis
Ce samedi 6 juillet 2024 se roulait l’Etape du Tour de France 2024, une cyclo ouverte à tous, même aux néophytes comme Tocardo. Jamais franchi le moindre col en vélo, et cette journée sera donc mémorable, car la vache va prendre cher. Pas moins de 4 cols, dont 2 de première catégorie, un sacré défi pour Tocardo, seulement 2 jours après un trail épique couru dans les Pyrénées espagnols (UTMB Val D’Aran), assorti d’une belle gamelle.
Un trail de 50 km dans les Pyrénées 48 heures avant, faut-il être débile ?
Ayant couru un trail dans les Pyrénées seulement 48 heures auparavant, il est clair que je n’avais pas les jambes pour ce genre de plaisanterie. Mais, partiellement la faute à M.Macron. Il a cru bon de dissoudre l’Assemblée Nationale en juin, et comme l’Etape du Tour de France devait se dérouler le dimanche, jour de vote, la mairie de Nice a demandé à avancer la course au samedi afin que les administrés puissent aller bien voter. On m’a donc volé 24 heures de récupération, c’est moche. Mais ce n’est rien comparé aux nombreux coureurs dont les réservations d’hôtels et autres devaient être modifiées, et bien souvent cela n’a pas été possible. Du coup quelques milliers (2, 3 ou 4 ?) ne prendront pas le départ de cette étape 2024.
Une logistique, pour le moins lourde
Pour rouler une étape du Tour de France, il faut un cycliste, un vélo, un départ et une arrivée. Quand l’arrivée est au beau milieu des montages, il faut choisir : soit retourner en vélo au point de départ (mais il faut encore avoir des jambes), soit avoir un véhicule ou quelqu’un qui vient vous chercher à l’arrivée. Oubliez cette dernière possibilité, en montagne, les routes ne que peu accessibles, et ce sera au moins 3 heures de bouchon... 15 ou 20.000 coureurs avec leurs vélos, vous imaginez forcément le big bazar. Nombreux sont donc ceux qui se garent la veille le long de la route de retour, et reviennent donc ainsi au point de départ en vélo. Une p’tite mise en jambe en quelque sorte.
Les vrais habitués à ce genre d’étape rentrent en vélo directement au départ, mais là, faut être habitué et en avoir gardé dans les chaussettes.
L’organisation vous propose toutes les solutions possibles : un bus vous emmenant de l’arrivée au départ, mais il vous faudra laisser votre vélo la veille au départ, ou l’inverse, un bus qui vous ramène de l’arrivée au départ, mais les places sont très limitées.
Avec mon p’tit van loué pour l’occasion, j’avais pris l’option de rester sur le parking prévu à cet effet, et de dormir sur place après l’arrivée (de toute façon, impossible de circuler), soit à 6km de l’arrivée, et donc de laisser la veille du départ mon vélo à Nice, dans un enclos surveillé prévu à cet effet. Le matin de la course, il fallait donc prendre le bus, à 5 heures du mat de mémoire, pour aller à Nice, soit 1h45min de trajet. Arrivé à Nice, p’tit déj offert et puis pas moins de 3 heures d’attente, puisque mon sas de départ était un des derniers le 14e sur 15 (histoire de pas emmerder ceux qui veulent aller vite).
3 heures d’attente avant le départ
Bon, il y a plus dur que d’attendre sur la promenade des Anglais, avec un beau soleil, à l’abri des palmiers. C’est certain. Des toilettes sont disposées dans les sas, l’organisation sur ce point est au niveau. Et puis, cela laisse le temps de flipper un peu, quand on n’a jamais passé le moindre col en vélo, forcément, ça balise un peu du côté des tocards. Alors en attendant, on papote. Et cela fait encore baliser davantage, certains évoquent des entraînements de folie, une prise de conscience que je ne suis pas du tout dans mon élément.
Etape du Tour de France : vidéo Tocardo
Objectif passer le 1er col, et puis abandonner
Compte-tenu de la forme actuelle, mon objectif était donc de passer le premier col (Braus) et puis d’abandonner. La question étant de savoir comment abandonner sur ce genre d’épreuve. En fait, il faut attendre la voiture balai qui vous ramène au départ, sauf que moi, mon van est à l’arrivée, donc pas bon plan.
Le 1er col (Braus) : un bordel sans nom, obligation de mettre pied à terre
Au final, le premier col n’est pas si terrible que cela. Hormis quelques passages difficiles, cela se passe bien. Je ne vais pas vite, mais suis dans le flot des coureurs. Et puis c’est l’arrivée en haut de col, et là, c’est le drame, un bouchon de cyclistes. Un ravito est au sommet, ravito inaccessible, tant la queue est longue. je n’ai besoin de rien, et décide donc de pisser et de repartir. Entre temps j’ai froid, 20 minutes d’attente c’est un peu long pour ne rien faire.
Loin d’être le seul débutant dans cette affaire
Ce qui est bien dans l’ascension de ces cols, nous allons tellement lentement, nous les débutants, que nous avons le temps de discuter. Et, à ma grande surprise, c’est incroyable le nombre de cyclistes qui n’avaient, tout comme moi, jamais effectué de sortie en vélo, de type cyclo ou autres. Bref des débutants de ce genre d’épreuve. Jamais franchi le moindre col...
Un col ça va, deux cols, ça pique, trois cols, c’est hard, 4 cols.... DEAD !
Grimper un col à vélo, quand on va à son rythme, que ce n’est pas une course, pas de souci, tout le monde peut le faire, ce n’est pas facile, mais ç passe. Ce qui est moins gérable c’est la succession des ascensions, descentes, montées... Jamais de répit. En cote, faut appuyer sur les pédales, en descente, faut serrer fort les freins, car croyez moi les descentes de col, quand vous êtes un tocard comme moi, c’est limite plus difficile que de monter. J’avais mal aux bras à force se serrer mes freins (pas à disque évidemment, des trucs à l’ancienne).
Col de la Couillole : un enfer
ça n’arrête pas de monter... Près de 2 heures d’ascension pour le col de la Couillole, sans le moindre répit, alors forcément, j’ai du faire des pauses, car je ne pouvais plus. Tous les 2 bornes, je faisais un arrêt, histoire que le cardio redescende, un peu... Et je n’étais pas le seul à souffrir ! Mais comme pour les courses à pied, l’arrivée est magique !
Le Tour de France, avec les Pros, effectueront ce même parcours le samedi 13 juillet 2024, la veille de la fin du Tour de France. Et oui, ils iront au moins 2 fois plus vite que Tocardo... N’est pas une grosse vache qui veut.
Ce que j’aurais du faire... Le fameux, Ah si j’avais su...
C’était une première expérience, alors forcément, l’on apprend beaucoup. Déjà, une étape du tour de France, 48 heures après un ultra trail dans les Pyrénées, ce n’est pas top. Je le savais, mais bon... Le plus important est de préparer son vélo pour la montagne. Et donc, faut changer la cassette arrière pour placer des grands pignons, sinon cela va faire très très mal aux jambes si le couple plateau/cassette n’est pas adapté au franchissement de cols. Et sur ce point, j’ai été nul, car je n’y avais même pas pensé.
Ensuite, les freins à disque, franchement, faut en avoir, je ne suis pas un de ces cinglés qui descendent à 80 km/h, et j’aime bien être certain de pouvoir m’arrêter. Avec mes freins à patins, parfois, j’avais quand même vraiment l’impression qu’il fallait aussi serrer des fesses pour ralentir. Mal aux bras ! À la fin de l’Etape, j’avais évidemment mal au derrière, aux jambes, mais surtout aux bras. La vache debout sur les freins dans les descentes, c’était moi ! Je n’ai toujours pas compris comment, en partant avec les derniers, des mecs pouvaient me doubler aussi vite dans les descentes, alors que je n’avançais pas en montée non plus... Mystère.
Enfin, il faut amener sa propre bouffe. Les ravitos ne proposent pas grand chose, sauf vers la fin des gels surpuissants pour réveiller les morts. Mais une fois que le cardio est parti dans les hauteurs, le moindre effort, ça pique à tous les étages. Et les gels avec des doses de caféine à 100mg, c’est peut-être bon pour les jeunes, mais pour les vieux, pas certain !